Çapeint – ça tisse : le patrimoine textile vu par des artistes

L’exposition Çapeint réunit des œuvres de peintres contemporains qui s’inspirent des lieux patrimoniaux du Tarn pour offrir un regard pictural sur le patrimoine minier, textile, rural et littéraire du département. 
Tour à tour accueillie dans les musées départementaux du Tarn – le Château-musée du Cayla, le Musée-mine départemental et le Musée départemental du Textile – l’exposition fait une halte au Musée départemental du Textile du 13 avril au 21 octobre 2018 pour se concentrer sur l’art du textile sous le nom « Çapeint – ça tisse ».

Çapeint – ça tisse, c’est l’aventure de trois peintres – Henri Darasse, Alain Fabreal et Alain Garrigue - aux démarches et esthétiques différentes qui se sont inspirés des lieux, objets, archives et documents techniques conservés dans le Musée pour en créer des œuvres uniques.
Ainsi l’artiste s’inspire, se nourrit des lieux de mémoire et en devient à son tour artisan.

Henri Darasse, peintre et professeur de philosophie à Sète, part de l’idée d’un tissage pictural entre divers motifs positifs ou négatifs produits par ses rouleaux. Cette analogie n’est pas un but en soi, mais un point de départ. Sa démarche évoluant par accidents et écarts successifs aboutit à la mise en évidence du fil/trait comme élément pictural assurant la cohérence du tissage et la tension de la surface.

Alain Garrigue, peintre, auteur de bande dessinée, écrivain et professeur aux Beaux-Arts de Carcassonne, retient du textile l’entremêlement du tissage qui est un aspect de recherche assez constant dans son travail (entre tâches et lignes, fonds de couleurs successives et formes graphiques imbriquées), qui lui ouvre des pistes nouvelles de maillage, de structuration d’éléments hétéroclites entre eux.

Alain Fabreal, peintre et pédagogue, directeur des Beaux-arts de Carcassonne, choisit Pénélope comme une métaphore de la peinture. Elle, qui chaque nuit détisse la toile de chaque jour. Elle, qui contient le temps et le fige dans une répétition circulaire. Recommencer, reprendre, répéter sont aussi les mots de la peinture. Jour après jour, revenir sans cesse, pour fermer cette boucle. Ses figures mythologiques qui remontent de la mémoire dépassent le cadre du tableau. Alain Fabreal entend explorer ce chemin avec le médium de la peinture. Tout son travail consiste à faire affleurer ses images à la surface, au bord de la toile.